L’accompagnement


Petite histoire de l’accompagnement professionnel

À l’origine étaient les Anglos-Saxons, des deux côtés de l’Atlantique, psychanalystes pour la plupart. Dans un environnement décomplexé vis-à-vis du monde des affaires, un petit nombre développèrent leur pratique dans le domaine de l’accompagnement professionnel.

Je citerai ici côté américain Harry Levinson, qui inspira pendant plusieurs décennies la faculté d’Harvard et l’indispensable Harvard Business Review. Côté commercial, des firmes comme Frederick Chusid prirent leur essor, définissant leur métier comme du « Career Counselling », l’équivalent du coaching professionnel aujourd’hui. Ils développèrent notamment un approche originale pour la recherche d’emploi.

J’ai pour ma part choisi d’intituler simplement mon activité “accompagnement”, et de devenir Gestalt Praticien, ce qui me permet d’ouvrir ma pratique aux champs personnel et émotionnel

De l’autre côté de l’Atlantique, la référence fut le Tavistock Institute, avec leur activité de réinsertion des officiers britanniques à l’issue de la seconde guerre mondiale.

Je retiendrai deux pionniers du Tavistock en matière de Career Counselling, tous deux psychanalystes passés de l’autre côté de la barrière : Harold Bridger et sa Working Conference et Elliott Jaques avec ses travaux sur l’organisation hiérarchique Requisite Organization et les capacités humaines Human Capability. Jaques, génial théoricien, auteur de Death and the mid life crisis, premier article traitant de la crise de milieu de vie, exceptionnel consultant stratégique et conseil en management avec son projet au long cours « Glacier Company » traversera l’Atlantique pour se lier au Levinson Institute sur la fin de sa vie… la boucle était presque bouclée, elle le fut par Alain Forgeot qui, au début des années 80 en France inventa le terme un peu baroque de « conseil personnel en évolution professionnelle », faisant une sorte synthèse des travaux de ses maîtres. Il n’était pas le seul, je citerai notamment Vincent Lenhardt qui fut un autre précurseur du métier.

Les personnes sorties de ces formations courtes ont trop peu eu le temps de travailler sur elles-mêmes, condition indispensable pour exercer sainement un métier de coach ou de thérapeute.

Bien sûr il y eut d’autres figures dans l’histoire du coaching, mais voici celles qui ont compté pour moi. J’ai eu le privilège d’être formé par Alain Forgeot à Paris avant de lui succéder il y a 20 ans ; ainsi que, jeune consultant, de rencontrer ou travailler avec les grandes figures que j’ai citées.

Puis arriva la mode des appellations de coaching, coaching professionnel, conseil de dirigeants pour les plus prestigieux… et puis tout le monde ou presque devint coach ; certains coiffeurs ne s’intitulent-ils pas « coach capillaire » ?!!

Enfin d’autres professions rejoignirent le mouvement en vue de profiter de la vogue du coaching : les chasseurs de têtes se mirent à conseiller certains candidats, trop heureux de les influencer à leur profit ; les spécialistes de l’outplacement essayèrent de s’adapter à des pratiques pourtant bien différentes des leurs.

Enfin surgirent de nombreuses formations de coach, de qualité très inégales, avec deux profils de clients types : le cadre d’entreprise en reconversion et le psychologue voulant se diversifier.

Les premiers connaissent bien le monde de l’entreprise, trop bien même, mais ont de sérieuses difficultés à tenir la « position basse » du coach, qui consiste à aider le client à progresser par lui même plutôt que de lui proposer, voir lui imposer une solution.

Les deuxièmes maîtrisent en général la technique de l’entretien de coaching, mais connaissent souvent mal le monde de l’entreprise.

Pour terminer, les personnes sorties de ces formations courtes ont eu trop peu de temps pour travailler sur elles-mêmes, condition indispensable pour exercer sainement le métier de coach professionnel. Et quand on sait que ce temps indispensable se compte en années...

Il y a bien sûr de bonnes formations de coachs et de coachs professionnels, d’excellents coachs, et des organisations professionnelles exigeantes vis-à-vis de leurs adhérents ; mais ils ne sont pas légion, et il est souvent bien difficile pour un client potentiel de distinguer lors d’un premier entretien le bon ou le très bon du médiocre.

J’ai pour ma part choisi l’intitulé de Coach Gestaltiste, celui-ci résumant à mon sens au mieux comment j’exerce aujourd’hui.

 

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