Qu’est-ce que la position basse ?


 

S’il existe bien un point commun à toutes les formations à l’accompagnement dignes de ce nom, c’est bien l’apprentissage de la position basse par l’accompagnant.

Définition de la position basse

La position basse signifie que c’est le client qui sait, qu’il est en position haute ; celui qui l’accompagne est en position basse, il ne fait que lui poser des questions pour le stimuler : il n’a pas la réponse !

L’origine de ce savoir-faire est bien ancienne : c’est Socrate et la forme de maïeutique qu’il pratiquait !

Et lorsque mon client fait une réponse qui est totalement en dehors de ce que j’aurais pu imaginer, je me dis : bingo, nous progressons !!

Ne nous leurrons pas : l’apprentissage de la position basse est vraiment difficile, et nécessite de très bien se connaitre soi-même : en effet, quelle est notre part de projection ou de manipulation quand nous posons une question ?

En ce qui me concerne, j’ai un repère assez précis sur la qualité de ma position basse, laquelle peut fluctuer dans la séance de travail: lorsque je pose une question, je m’attends en général à diverses réponses possibles. Et lorsque mon client fait une réponse qui est totalement en dehors de ce que j’avais pu imaginer, je me dis : bingo, ça vient vraiment de lui, nous progressons !!

Position basse et métaphore

Un des modes qui revient souvent dans ma pratique de l’accompagnement est la métaphore. Mon prédécesseur Alain Forgeot appelait çeci “les histoires transitionnelles”, en référence au théories de Donald Winnicott sur les objets transitionnels.

De quoi s’agit-il nous concernant? Un client me parle de sa situation, et lorsque je lui pose des questions pour élargir le champ de sa réflexion, il “bloque”, reste sur son récit et ne veut rien intégrer de nouveau.
Alors arrive la petite histoire transitionnelle… qui ne commence pas par “il était une fois…”, mais par “Ça me rappelle…” et je lui raconte une histoire à laquelle sa situation me fait penser, que je peux avoir vécu moi même ou pas.
Je prends en général mon temps et introduis pas mal de détails, et ainsi d’affaiblir les mécanismes de défense du client.
Il rentre dans mon sujet tout en restant dans le sien, fait son mélange entre les deux: c’est là que se situe la transition, et c’est à ce moment qu’arrive la prise de conscience de quelque chose de nouveau pour lui dans sa situation; sans que j’aie fait une quelconque proposition!! Je suis donc bien resté en position basse, et mon client a pris conscience de quelque chose d’important pour lui, par lui-même.

Quand sortir de la position basse ?

Pour compléter cette réflexion, je souhaite évoquer les moments dans lesquels l’accompagnant peut ou doit pour moi sortir de cette position basse :

  • a / Surtout pas quand le client nous demande notre avis ! La tentation est forte de répondre et il est peu probable que la réponse soit celle qui fera progresser le client. En revanche il arrivera fréquemment qu’il mette en œuvre une recommandation inadéquate, que celle-ci soit de ce fait inefficace et d’en faire le reproche à l’accompagnant !!

  • b / Lorsque certains clients sont dans une position très délicate. L’urgence de la situation rend alors prioritaire une action directive pour éloigner le client du danger : si une personne est en train de se noyer, on ne lui demande pas comment il est arrivé dans la piscine, on lui tend la main pour le hisser sur le bord !

  • c / Sur certains sujets, l’accompagnant dispose d’une réelle expertise. Il pourra en faire bénéficier son client, mais l’exercice est délicat pour éviter de tomber dans le cas a.


Débutants s’abstenir !

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