Le Burn Out, mettons les choses en perspective !


Le Burn Out, le vrai

Lorsqu’un de mes clients m’a parlé pour la première fois du Burn Out, c’était il y a une vingtaine d'années; deux ans après le sien, il en émergeait à peine… il m'a décrit ce qui lui était arrivé lors de notre première séance : horaires de travail conséquents, insatisfaction quant aux les résultats, tentative d’amélioration en travaillant plus, baisse de sa productivité, insatisfaction croissante, toujours plus de travail, et ainsi de suite jusqu’au matin où il s’est effondré, il n’a même pas pu se lever.

Il y a aussi la vie explosée de ces deux femmes : l’une, tombée d’un coup par terre dans son bureau et l’autre avec une crise telle qu’elle a quitté les lieux sur une civière.

Quels sont les points communs à ces trois histoires ?

- Surmenage professionnel
- Tentatives de résolution (en s’impliquant toujours plus…) qui ne font qu’aggraver la situation
- L’aspect soudain et brutal du phénomène
- Séquelles irréversibles


le terme de Burn Out est devenu un fourre-tout, victime en quelque sorte de son succès !

Le Burn Out est un sujet très en vogue aujourd’hui, d’ailleurs reconnu comme maladie professionnelle; mais de quoi parlons-nous en fait ?

Les trois exemples que j’ai cités correspondent à la définition originelle du Burn Out ; mais le terme est aujourd’hui couramment employé dès qu’une personne se sent surmenée « je suis en plein Burn Out » ou simplement stressée au travail « je sens que je vais faire un Burn Out ».

Si l’on compare ces deux dernières situations aux premières il ne s’agit pas de la même chose !! Il y a de la confusion, le terme de Burn Out est devenu un fourre-tout, victime en quelque sorte de son succès.


Remettons les choses à leur place

Tout d’abord le Burn Out n’est pas un trouble à part : c’est une dépression, avec ses caractéristiques propres. Et il faut faire la part des choses entre les cas graves comme ceux que j’ai cités, et les syndromes dépressifs allant du stress à composante professionnelle au surmenage plus ou moins sévère.

le Burn Out est une dépression, avec ses particularités

Par ailleurs, le premier risque lorsqu’on aborde le Burn Out est de se focaliser sur les aspects professionnels; et à minimiser, voir ignorer la dimension personnelle dans ce qui arrive, qui restera cachée telle la poussière poussée sous le tapis.

Il est certes plus facile pour la personne touchée de mettre en cause l’entreprise ou l’organisation plutôt qu’elle même, mais je n’ai pas vu de sortie par le haut de ces situations sans une sérieuse remise en cause personnelle; au cours de laquelle on retrouvera d’ailleurs, ô surprise, des situations passées ou présentes similaires à ce qui se passe dans sa sphère professionnelle !


Comment j’aide mes clients à s’en sortir

Pour aller mieux le client doit accepter sa propre responsabilité, et prendre en compte dans notre travail la globalité de son être et de sa vie.

Lorsque la personne s’est effondrée, il est malheureusement trop tard pour le coach, fut-il Gestalt Praticien… elle se retrouvera entre les mains des médecins, de préférence psychiatres, dont c’est le métier. J’ai aidé des clients a se reconstruire après cette phase aigüe; c’est un long chemin, il faut faire avec les séquelles, et de préférence en parallèle avec une psychothérapie.

Mais ces situations ne sont heureusement pas les plus fréquentes; et je travaille couramment avec des clients qui viennent me voir à l’occasion d’une situation de stress professionnel plus ou moins intense, mais heureusement pour eux avant de “péter les plombs”.

La condition essentielle pour aller mieux réside pour moi dans l‘acceptation par le client de sa propre responsabilité dans la situation, et la prise en compte globale dans notre travail de son être et de sa vie.


Mes interventions alternent aspects opérationnels et travail de fond; elles sont nourries par mon expérience de dirigeant, de coach professionnel, et par ma pratique de la Gestalt.

Cette prise de conscience peut être progressive et donc prendre du temps; ce qui ne nous empêchera pas d’aborder en parallèle la situation concrète de mon client et les différentes options qu’il peut envisager et mettre en action.
Ce travail sur deux plans est un véritable accélérateur; toute prise de conscience passe par des phases difficiles (croyances à revisiter, résistances à déconstruire…). J’oriente alors notre travail vers des aspects plus opérationnels, ce qui permet de progresser sur ce second plan en laissant les choses se décanter sur le premier. Inversement, c’est quand aucune piste n’émerge vraiment sur le plan opérationnel qu’il devient nécessaire de remettre au travail les questions de fond !

Mon mode d’intervention, alternant donc travail de fond et aspects opérationnels est issu d’un côté de ma longue expérience de dirigeant et coach professionnel, et de l’autre de ma pratique de la Gestalt; avec le temps c’est devenu comme ma marque de fabrique !
Dit autrement, avec un peu d’humour : Pendant les travaux, la vente continue !


Pour finir quelques thèmes qui reviennent couramment dans le travail sur le Burn Out

Ne pas savoir dire non

Lorsqu’une personne ne sait pas dire non et qu’elle est confrontée à un environnement qui lui en demande toujours plus (plus de résultats, plus d’attention, plus de qualité…), elle glisse sur une pente qui peut la mener au Burn Out; et il est surprenant d’observer comment placer un “Non” changera la donne…
Plus facile à proposer pour le coach qu’à faire pour le client !


Syndrome de Perfection

S’il est utile de bien faire les choses, ce que l’on nomme “Pression Existentielle de Perfection” peut s’avérer un véritable poison !
Si rien de ce qu’il fait n’est jamais assez bien aux yeux de mon client, il n’en finit jamais avec les tâches qui lui sont confiées, et pour peu que leur nombre aille croissant, le surmenage guette et la glissade commence… Et si en plus il a du mal à dire non le risque malheureusement s’amplifie.


Difficulté à déléguer

C’est bien sûr l’un des grands thèmes du management ! Et un facteur favorisant du Burn Out; lorsqu’une personne se voit confier des responsabilités plus importantes, qu’elle doit manager toujours plus de personnes, sa difficulté à déléguer va se heurter à ses limites en termes de capacité de travail. Et phénomène aggravant il ne lui restera pas assez d’énergie pour bien faire ce que justement elle ne doit pas déléguer; et si en plus elle est perfectionniste, le danger guette…


Croyances familiales ou sociétales

La liste est longue des croyances que nous avons tous en nous, avalées toutes crues en provenance de notre milieu familial, scolaire ou de sociétal

- C’est en travaillant beaucoup qu’on montre à ses supérieurs ce dont on est capable
- Donne ton maximum, tu en seras toujours récompensé
- La vie appartient à ceux qui se lèvent tôt
- Tu dois savoir faire tout ce que tes collaborateurs font; nota, pire : et en mieux !
- C’est dans les détails que l’on voit la vraie qualité d’un travail
etc…

La liste est longue des croyances que nous avons tous en nous, avalées toutes crues en provenance de notre milieu familial, scolaire ou de la société en général.


Beaucoup nous aident à nous projeter contribuent à notre bien-être, à notre épanouissement.
D’autres en revanche sont limitantes : elles nous tirent vers le bas, nous empêchent de nous développer. Un apport précieux de la Gestalt est pour moi (et pour mes clients) de mieux les repérer, de les nommer, puis de les remettre en question.


Ces quatre thèmes, et il y en a sûrement d’autres, nécessitent pour la prévention du Burn out un travail de fond, surtout lorsqu’ils se combinent entre eux. Leurs fondement, toujours personnels, voir intimes, nécessitent d’explorer en dehors de la sphère professionnelle, pour mieux y revenir… et encore que pas forcément !

J’en terminerai par une anecdote qui illustre ce propos.

le chemin du progrès passe bien souvent d’abord par la case “perso”

Une de mes clientes, Entrepreneuse Sociale de talent, aborde lors d’une séance de travail la question de ses relations avec son bras droit. A un moment elle mentionne le père de ses enfant, et j’oriente notre échange pour travailler sur ce sujet. Nous y restons assez longuement, et à partir de là émergent pour elle les notions de choix, attentes de l’autre, rapport aux hommes, etc.
Un quart d’heure avant la fin de notre séance, après avoir bien exploré ensemble cette part de sa vie, je lui propose de revenir à la question de son bras droit. Elle me sourit, puis me dit “ah… eh bien c’est réglé” !!

Notre travail sur un sujet personnel, voir intime avait suffisamment mis les choses en perspective pour que la question professionnelle initiale n’en soit plus vraiment une et qu’elle puisse l’aborder seule plus sereinement.

De même, lorsque je travaille avec mes clients sur leur stress au travail, leur surmenage, avec en tête la prévention d‘un Burn Out, le chemin du progrès passe bien souvent d’abord par la case “perso”.


Pour en savoir plus sur qui je suis, ma pratique, etc. je vous laisse le soin de parcourir les pages de mon site; ou de faire connaissance et prendre rendez-vous pour un entretien confidentiel et sans frais, j’en serai ravi !