Israël - Hamas : posons-nous déjà des questions !

J’ai bien hésité avant de publier quelque chose à propos de ce sujet si inflammable ; les émotions prennent toute la place, la lucidité s’en va, le déni s’installe…

S’il existait une solution évidente à ce conflit de près de 80 ans elle serait déjà trouvée. Et dans la crise actuelle la moindre des positions déclenche un torrent de haine, j’en ai fait l’expérience récemment ; mais un peu de courage, ne nous mettons pas la tête dans le sable et posons-nous déjà quelques questions !

Je vous en propose quelques-unes :

-        Comment défendre les exactions préméditées qui ont eu lieu à l’occasion de l’attaque du Hamas ?

-        Comment défendre ces bombardements israéliens qui font autant de victimes civiles, enfants compris ?

-        A l‘inverse, au nom de quoi avoir l’émotion sélective, condamner ces bombardements et oublier celui de Dresde en 1945, 25 000 victimes civiles en une nuit ? Et d’Hiroshima ? Et de Nagasaki ?

-        Comment défendre la paix, d’abord et tout de suite, et ne pas penser aux funestes conséquences de Munich en 1938 ?

Chacune, chacun trouvera peut-être ici de quoi nourrir ses convictions, mais aussi son rejet…

Mais poser une question :

-        N’est pas chercher une réponse, « le malheur de la question ».

-        N’est pas non plus prendre position, même si cela choque certains, pour qui le fait même de s’interroger signifie que tu es d’un avis contraire au mien, et sur un sujet explosif tu deviens alors mon ennemi…

-        C’est enfin essayer de comprendre et d’accepter que chaque partie ait des motivations, ce qui est fondamentalement différent d’approuver les actes qui découlent de ces motivations

Poser des questions, entendre celles de l’autre, sans chercher de réponse, c’est commencer à tricoter ensemble notre relation à l’occasion de ce sujet dramatique et conflictuel ; c’est commencer à mettre de la tolérance à la place du conflit et de la violence.

C’est commencer à préparer le terrain pour que puissent émerger des progrès, ce qui est déjà beaucoup dans la situation actuelle, aussi inextricable que dramatique.

Gilles CAMINADECommentaire