Définissez vos propres règles du jeu !

J'ai exploré dans mon billet précédent le sujet « Obéissance aux règles vs Autonomie » ; voici la suite annoncée...

Si je définis donc mes propres règles du jeu, je sors de la dépendance de l'autre ou des autres.
Mais si, à mon tour, j'impose mes règles, je crée de la dépendance; qui me donne de l'ascendant sur les autres mais m'expose à la revanche de ceux que j'aurai ainsi dominés.

Alors où est la sortie vers le haut entre ces deux postures aussi insatisfaisantes qu’opposées ?
Ma réponse est d’aller vers l’interdépendance, qui consisterait, pour chacun et dans la situation présente :

-        De poser ses limites, ce qu’il ne veut pas

-        De dire ce qu’il souhaite

-        De dire ce qu’il peut accepter

Nous pourrons ainsi parvenir à un accord fait de concessions mutuelles, mais aussi de belles combinaisons que ni l'un ni l'autre n'auraient imaginées en commençant ! Aucun de nous ne sera dépendant de l'autre et nous serons enrichis de cette expérience commune !

Cette démarche ressemble à la transaction Adulte-Adulte de la PNL. En Gestalt elle s’assimile à la base de la relation que nous voulons établir avec notre client : en coconstruisant dans les séances de travail notre interaction avec lui, en cheminant ensemble vers une relation plus saine vis-à-vis de la dépendance.

Ce faisant, nous questionnerons aussi ce qui se passe pour lui, pour nous, dans cette situation nouvelle : quelles sont ses ressentis, ses émotions : « de la peur de ce qui va m'arriver en refusant ce que l'autre voulait m’imposer ? De la colère lorsque qu’il refuse ma règle ? De la tristesse de constater un désaccord ? Ou de la joie d'avoir fait entendre ma voix et qu'elle soit écoutée ? » voilà quelques exemples, mais la palette des émotions est large !

Nous examinerons enfin comment ces émotions font écho avec notre vécu dans d'autres situations passées, présentes ou projetées dans l'avenir.

Cette démarche est précieuse en coaching, lorsque des situations professionnelles, de management par exemple, vont éclairer des situations personnelles, et vice versa. Il m’arrive enfin de suggérer à mon client de poursuivre ce travail avec un thérapeute lorsque sa difficulté à sortir des relations de dépendance est trop forte ou source de vives souffrances.

Une illustration pour terminer : un de mes clients est un champion de l'élaboration de règles harmonieuses, mais il ne sait pas poser des limites dans certaines situations. En couple, il subit de la violence, et professionnellement il se déchire sans fin avec un associé.

Nous avons expérimenté sur plusieurs modes à partir de ce constat :

- dans mon cabinet, en partant de mon ressenti en séance : derrière une grande bienveillance de sa part j'avais l'impression de me retrouver piégé dans sa toile, et cela déclenchait chez moi de l'agressivité à son égard ; ce qui l'a sidéré dans un premier temps !

- en s’entrainant, hors du cabinet, à dire « non » quand il n’est pas d’accord, il a pu mettre du nouveau dans la gestion de ces situations. 

- dans un cas précis, en l’assistant pas à pas dans l’une des situations de conflit intense qui lui sont familières.

Des interventions variées autour du même thème, un travail complexe, éprouvant parfois...

Mais quel plaisir, quelle récompense pour moi quand je l’ai vu progresser et s'épanouir :))

Gilles CAMINADECommentaire