Rester au-dessus de la barre… travailler ses points forts ou ses points faibles ?

Je poursuis sur ma lancée à partir du Principe de Peter et ce que j’appelle rester au-dessus de la barre ; cette barre qui, si une personne n’est pas capable de la passer, signera son échec comme dans un concours de saut en hauteur.

Je disais lors d’un précédents billet que les jeunes travaillent souvent au-dessus de leur niveau d’incompétence, ils sont au-dessus de la barre; ils compensent leur manque d’expérience avec leurs facultés, et quand cette expérience grossit à vue d’oeuil ils attendent de monter dans le train que leur organisation est censée leur proposer.

Lorsque çà n’arrive pas assez vite certains prennent leur mal en patience… qui peut durer toute leur vie professionnelle si ils n’y prennent pas garde: pas le bon diplôme de départ, le bon milieu social, les bonnes relations, pas assez de sens politique… le tout couplé à une propension à ne pas faire de vagues, à privilégier une soit disant sécurité comme leur ont inculqué papa et maman… et à force de renoncer ils finissent à coup de frustrations et de manque d’exercice à vraiment mériter de ne plus progresser !
D’autres en revanche prennent le taureau par les cornes et vont chercher une herbe qui est réellement plus verte dans le pré d’à côté… je dis réellement car attention quand-même aux illusions des génies méconnus !!

Toujours est-il que d’autres phénomènes apparaissent au fur et à mesure que ces jeunes qui deviennent moins jeunes voient leurs responsabilités se développer :

-        D’abord pendant qu’ils montent il y a mécaniquement de moins en moins de place au soleil et la concurrence devient plus vive.

-        Et puis la barre a tendance à monter plus vite que le niveau de ces anciens jeunes. Ils ont commencé bien au-dessus comme vu plus haut, mais l’écart se réduit progressivement ; un phénomène aggravant est qu’avec l’âge l’adaptabilité à ce qui ne nous plaît pas diminue ; et quand nous sortons de nos domaines de préférence nous n’arrivons plus à compenser comme quelques années auparavant notre manque d’appétence !
Cet effet ciseau menace ainsi notre progression si nous n’y prenons garde.

A ce stade je travaille souvent avec mes clients sur deux plans :

-        Le premier consiste à prendre acte de leurs domaines de préférence et de s’orienter sur des postes où ceux-ci peuvent s’exprimer : un créatif s’orientera sur des postes de développement même si ça l’éloigne de la direction de grosses équipes d’exploitation et donc souvent du pouvoir ; à l’inverse une personne très minutieuse assumera et s’orienter vers du contrôle qui peut apparaître moins sexy… Pour aider à ces adaptations je travaille depuis longtemps avec la roue TMS qui s’avère vraiment précieuse.

-        Le deuxième plan consiste à choisir sur quels points travailler pour progresser. J’ai observé trop souvent une tendance chez les personnes à travailler leurs points faibles… « y pas de raison que je n’y arrive pas… », sauf que papa Freud appelait ça de la « toute puissance », que chacun ses points forts et ses points faibles, et même qu’en général on ne peut pas ne pas avoir les défauts de ses qualités !

Le problème avec tout ça est que cette attitude devient préjudiciable à la longue, et que de mauvais investissements ralentissent la progression ; et quand la barre monte vite on finit par se retrouver au-dessous.

J’incite donc mes clients, en plus de travailler dans leurs domaines de préférence, d’investir sur leurs points forts, sachant que les deux notions peuvent se recouper.

Et au lieu de s’investir sur leurs points faibles pour passer de médiocre à moyen et rester au-dessous de la barre de toutes les façons, de porter leurs efforts pour passer de bon à très bon, ce qui provoque un bel appel d’air pour les prochains sauts !

Je vois un contre-exemple qui confirme la règle : travailler certaines lacunes quand elles deviennent éliminatoires par rapport à un poste ou une ambition : avec peu d’investissement on passera de mauvais à moyen, ce qui peut suffire pour ne pas se faire éliminer !

 En synthèse, rappels pour être bons et s’épanouir :

-        Travaillez dans des domaines qui vous plaisent vs ceux « où il faut être »

-        Investissez sur vos points forts (et éventuellement vos lacunes), et pas sur vos points faibles !

A bientôt !

Gilles CAMINADECommentaire