Concentrons nous sur le comment et pas sur le pourquoi !

Une des sources philosophiques de la Gestalt qui inspire fortement ma pratique est la phénoménologie.

Cette notion a été introduite par Husserl, avant d’être notamment développée par Heidegger et Buber.
Que nous dit Husserl ? Que les comportements humains sont définitivement trop complexes pour que l’on puisse les réduire à une explication.
Ainsi, si ma voisine m’a souri quand je l’ai croisée hier soir dans le couloir, c’est peut-être parce qu’elle je lui plais, ou que j’avais une tache sur ma chemise, que je lui ai fait penser à une situation qu’elle trouve drôle, que ma façon de la regarder l’a gênée et qu’elle masque ainsi ce sentiment… et ainsi de suite… La réalité est que je n’en sais pas grand chose, et que de fixer mon dévolu sur une de ces explications aura peu de chance d’être juste, pour deux raisons : la première, statistique puisque beaucoup d’explications sont possibles, la deuxième parce que je partirai de mes projections qui me concernent moi, et pas elle !
Donc grande leçon de phénoménologie et de gestalt : ON NE SAIT PAS CE QUI SE PASSE CHEZ L’AUTRE (et l’autre ne le sait d’ailleurs pas bien non plus !)

Alors si je ne cherche plus d’explication, que vais-je faire de ce sourire me direz-vous ?
C’est là qu’intervient l’observation phénoménologique : au lien de perdre mon énergie dans l’interprétation je vais me concentre sur l’observation : comment est ce sourire, habituel ou inhabituel,? Et son regard ? Son parfum ? Sa démarche, ses vêtements, etc.

Qu’est-ce-qui m’étonne, me surprend, m’intéresse dans tout cet ensemble ? Et aussi comment je me sens face à tout cet ensemble, j’ai eu envie de lui sourire et je l’ai fait ou pas, mon ventre s’est contracté, mes jambes ramollies, j’ai éprouvé de la peur, de la colère… tant de phénomènes qui m’auraient échappé si j’avais gaspillé mon énergie à comprendre le pourquoi du sourire

Et après, me direz-vous encore ?
La suite au prochain billet ;)

Gilles CAMINADECommentaire