Triste Jupiter, n’est pas Saint Ex qui veut!

J’aurais préféré réfléchir et produire sur un sujet de fond, l’actualité m’a rattrapé par la manche ! Je ne croyais pas que les observations que j’ai faites sur le cas « Emmanuel » trouveraient une telle mise en scène, et c’est pourtant ce qui s’est passé ! 

Nous venons d’assister à un soubresaut populaire dont la France a le secret, qui s’est focalisé sur la personne de son président. On peut bien sûr imaginer que par sa fonction il soit considéré comme responsable de tous les maux pour les citoyens qui manifestent leur mécontentement ; mais le phénomène est allé beaucoup plus loin, car c’est bien « Macron » qui’ils veulent bouter hors de l’Élysée, « Macron » contre qui ils dirigent leur colère.

« Macron » qui leur montre qu’il vit dans le faste, qui leur assène avec insolence et morgue qu’ils n’ont qu’à traverser la rue pour trouver du boulot ; et « en même temps » ils ne perçoivent pas (l’expression est pudique) les effets de son supposé génie politique et économique.

Tout le personnage qu’a construit Emmanuel Macron à grands coups de communication très maîtrisée, celui qui va changer le pays, si propre sur lui, si intelligent, dont la jeunesse va permettre de balayer les vieux démons de la France comme il a balayé les vieilles badernes de la politique, tout ce personnage s’effondre.

Ils ont face à eux un président qu’ils perçoivent comme un petit con, une tête à claque, et pire : loin d’incarner la jeunesse et le renouveau, c’est un homme qui applique une politique du siècle passé aux enjeux du siècle présent,!!

Trompés, désespérés, il ne leur reste plus que la rue et une certaine forme de violence pour obtenir ce qu’ils veulent, puisque ni le vote ni un pouvoir sûr de lui, aveugle et sourd ne leur permet.

Et ça marche ! En quelques jours l’arrogance du pouvoir commence à se dissoudre, on débute l’affaire par lâcher des miettes en bons petits technocrates en compensant la hausse du diesel par un « chèque énergie », je te fais l’aumône et je ponds un truc compliqué !! Puis je suspends les mesures à titre provisoire… et finalement, dans la panique et la cacophonie j’abandonne le tout!!

Mieux encore, « Emmanouel » réfléchit quelques jours et fait un discours télévisé dans lequel il distribue ses largesses, au revoir la planète propre et le sacro-saint déficit au-dessous des 3 %. Ya pas à dire, bravo, carton plein !!
Et ce n’est pas la promesse d’un genre d’Etats Généraux du projet France mené par son équipe de manches à balai qui y changera grand-chose, à part peut-être le souvenir du précédent de 1789…

Enfin il doit espérer que tout ceci se calme entre le foie gras et la dinde… avant de recommencer son petit commerce avec les « grands » de ce monde et les « grands » de son petit monde.

Quand tu veux construire un bateau, ne commence pas par couper des planches et distribuer du travail, mais réveille au sein des hommes le désir de la mer” Saint Exupéry

Et c’est possible que cette crise se calme début janvier, vraisemblablement jusqu’à la prochaine. Et pour Emmanuel ? Eh bien son septennat a pris un sacré coup dans l’aile ! Je ne crois pas que ses « hauts comités », et autres « dialogues avec le pays » feront repartir sa baraka. Jupiter a mis un genou en terre et aura bien des difficultés à oublier qu’il est le premier des dieux.

Je suis par ailleurs abasourdi par la mise en scène de ce début de repentir : certes je ne m’attendais pas à voir le petit Emmanuel en bras de chemise dire « allez les gars, je me suis gouré, on reprend à zéro », mais quand même !

Le décor du faste du Palais de L’Élysée les dorures, l’argenterie, le beau et grand bureau, les livres sérieux et précieux, la posture figée, les habits stricts… ils n’ont rien compris !! 

Je parlais de l’injonction paradoxale, (voir billet du 17 octobre), nous sommes en plein dedans !! Je te dis que je me suis trompé, que j’ai changé… et je t’envoie en même temps l’inverse à la figure avec le décorum !

Désolé pour la faible qualité de la photo, je n’ai pas trouvé mieux mais elle est trop parlante !

Alors me direz vous, que faire dans ces conditions ?

Je ne prétends évidemment pas détenir LA réponse, auquel cas je vous recommanderais de fuir de mon site au premier clic !!

Mais nous pourrions commencer par nous inspirer d’une phrase d’Antoine de Saint Exupéry, « Quand tu veux construire un bateau, ne commences pas par rassembler du bois, couper des planches et distribuer du travail, mais réveilles au sein des hommes le désir de la mer grande et belle »

Réveiller le désir, voici ce qu’Emmanuel n’est pas du tout arrivé à faire jusqu’ici, et je doute qu’il n’atteigne jamais un niveau ne serait-ce que moyen en la matière ; son déficit en termes d’intelligence émotionnelle et de maturité est trop criant, la primauté de la tête sur le cœur et les tripes ne s’inverse pas d’un coup de baguette magique, même orchestrée par les meilleurs psys et les meilleurs communicants.

Rappelons-nous Alain Juppé : il a fallu une condamnation pénale, plusieurs années d’exil au Canada et un remariage pour que « le meilleur d’entre nous », « Amstrad » puisse montrer un semblant de chaleur humaine.
Car ici l’image ne suffit pas, il s’agit que le changement soit ancré profondément pour convaincre.
Il ne suffit pas de dire « je vous aime » pour que l’autre se sente aimé, il faut l’exprimer avec tout son être ; sinon le remède est pire que le mal, je te dis que je t’aime et « en même temps » je t’exprime le contraire et retombe dans l’injonction paradoxale !!

Cessons de penser que c’est le rationnel qui fait avancer les hommes, stimulons leur imaginaire et leur désir ! Dirigeants, managers, c’est comme ça que vous ferez avancer vos troupes, pas seulement avec des graphiques !

“Le voyage peut prendre un peu plus de temps, mais le jeu en vaut la chandelle !”

Je rencontre ce thème quand j’accompagne des clients qui sont de bons techniciens bien rationnels, généralement issus des filières prestigieuses de l’enseignement supérieur. Ils ont souvent bien réussi jusque là, mais des difficultés les poussent à rechercher un coaching professionnel. Leur demande initiale est rarement focalisée sur des difficultés d’ordre relationnel, mais le sujet arrive inévitablement sur la table! Au travail, bien sûr, mais aussi à la maison, les deux aspects faisant comme une sorte d’écho.

Alors s’entame entre nous une coopération qui alterne un travail sur les actions concrètes à mener, et un autre, plus personnel, sur leurs ressentis, leurs émotions et leur épanouissement en tant que personne. Le voyage peut prendre un peu de temps, mais le jeu en vaut la chandelle !